La désinformation en santé est un phénomène alarmant qui n’a cessé de croître avec l’essor des réseaux sociaux et des…
Pendant que Google et Apple s’unissent pour tenter de répondre à la Grande Question sur la vie, l’univers et le reste via Calico leur nouvelle compagnie qui tentera, pour commencer, de nous faire vivre 170 ans.
Pendant que Facebook, en pleine crise d’adolescence de ses ados justement, est à même, d’effectuer un classement des hôpitaux américains, et accessoirement leur taux de mortalité, en fonction du nombre de like sur la page fan de l’établissement.
Pendant que Twitter, détecteur d’épidémie, entre en bourse ce jeudi sur fond de bulle financière 2.0.
Pendant que les objets de « Quantified self », dont certains capable de prévenir les infarctus, vont garnir nos sapins de noël.
Et bien de son côté, la santé masculine est prise en main par des moustaches australiennes
Réhabiliter la moustache, soutenir la recherche sur les cancers de la prostate; même combat
Si vous avez l’impression de voir fleurir plus de moustache qu’à l’accoutumé en ce mois de novembre c’est normal ; on est en Movembre. Movembre ?
Oui Movembre ou Movember pour nos amis anglo-saxon, contraction de Novembre et de « Mo » qui signifie moustache en australien. Cette initiative lancée il y a 10 ans en Australie a aujourd’hui traversé les continents pour être désormais présente dans plus d’une vingtaine de pays dont la France.
C’est à ce moment que vous pourriez m’interrompre et me demander quel est le rapport avec les pathologies citées précédemment. Et bien c’est simple, au début, il est vrai, il s’agissait plus d’un défi autour du port de la moustache, sauf que maintenant la moustache est un prétexte, un signe distinctif visant à sensibiliser l’opinion sur un autre sujet bien plus sérieux.
Changer le visage de la santé masculine
Le constat est le suivant : il est compliqué de savoir si le déficit de communication autour de la santé masculine est lié à la pudeur des hommes, à la peur du médecin, ou s’il y a un véritable manque d’intérêt de la part de la société civile. Dans tous les cas le sujet est loin d’être suffisamment mis en avant au regard de l’ampleur du problème, car aujourd’hui en France, chaque heure, un homme meurt des suites d’un cancer de la prostate.
Une moustache à 113 millions de Dollars
C’est bien beau tout cela mais en quoi porter une moustache peut aider la recherche. Et bien Movembre, en plus d’être un mois imaginaire, est surtout une fondation. Une fondation qui récolte des fonds. Des fonds investis dans de nombreux programmes de recherches partout dans le monde, 577 programmes pour être précis (liste des projets). Et en 2012 ce sont près de 113 millions d’euros qui ont été récoltés et redistribués. Et ce sont les porteurs de moustache du monde entier qui sont chargés de la collecte.
Au cas où l’envie vous prend de devenir moustachu ou « moustachue »
Pour s’impliquer c’est simple, on se rase, on se laisse pousser la moustache (ou on s’en fabrique une si l’on n’est pas doté de système pileux facial), on s’inscrit sur le site, on monte une équipe et on va récolter des dons. Mais le plus simple est de se rendre directement sur le site où tout est très bien expliqué.
Le mystère du nombre croissant de moustaches à cette période l’année est donc résolu et n’a strictement rien à voir avec la baisse des températures.
Tout ça c’est à cause de la génération Y
J’enfilerai donc ma casquette de communiquant pour conclure cette note.
Selon moi, ce type d’initiative est symptomatique de notre époque. Même pour aborder un sujet aussi grave, il est parfois utile de le prendre avec distance. On parle plus de la moustache que du cancer certes, mais les résultats sont là et les fonds récoltés augmentent d’années en année.
Alors pourquoi ? D’une part le milieu de la mode, du show-business et du sport jouent le jeu, donc ça aide auprès des médias traditionnels. Mais aussi et surtout, parce que dans ce cas précis, c’est simple, c’est souvent drôle et ça excite la créativité de participants souvent jeunes et ultra connectés qui s’emparent instantanément de ce genre de microphénomène.
Le résultat ? Des millions de statuts, de tweets, de vidéos, de gif animés crée par une communauté éphémère à qui on n’en a pas demandé autant. Et cette vague de contenu déferle sur des réseaux sans cesse plus interconnectés. Et le nerf de la guerre pour émerger aujourd’hui c’est le contenu. La boucle est bouclée. Pour avoir un apperçu sur Twitter par exemple c’est ici
Certaines marques font sauter un homme en parachute depuis l’espace pour vendre des canettes de boissons énergétiques, d’autres font porter des moustaches à la terre entière pour sensibiliser au cancer de la prostate, c’est pas plus compliqué. Drôle de XXIème siècle quand même…
Mathieu Cohen
Online communication manager & tech enthusiast
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Bonus :
Le titre auquel vous avez échappé « Souvent pointée du doigt, la moustache vole au secours de la prostate »