Le Quantified Self, aussi appelé mesure de soi, est une tendance de fond de la eSanté. Ce mouvement né aux USA réunit les innovateurs passionnés de mesure de données personnelles et les fabricants d’outils capables de révolutionner l’accès à ces données. Que signifie cette tendance pour le secteur de la santé ?

Une tendance qui suscite l’intérêt

Depuis quelques années, ce mouvement se structure et s’industrialise. Des entreprises se développent et mettent à disposition du grand public des outils encore assez simples (mesure de pas, du sommeil, du poids, etc.) au service du bien-être, de la santé du grand public et constituent les précurseurs d’un nouveau marché qui attire déjà les plus grands du secteur des technologies : Samsung, Apple, Microsoft, Google, LG et Sony.

Aujourd’hui, ce jeune marché touche principalement les innovateurs et les early adopters, ce qui laisse de très nombreuses opportunités aux nouveaux entrants du secteur de la santé qui se positionnent actuellement sur le créneau du bien-être : Withings, Jawbone, Fitbit et Nike. Pour autant, ce marché porteur est également une opportunité à saisir pour les acteurs plus traditionnels de la santé, qui ne semblent pas avoir encore intégré cette tendance dans leurs stratégies de diversification ou d’enrichissement de leurs offres actuelles.

Un marché pour les acteurs de la santé ?

D’après ABI Research, plus de 30 millions d’objets connectés (y compris ceux à usage médical et clinique) ont été vendus aux Etats-Unis l’année dernière, ce chiffre devrait bondir à plus de 160 millions d’appareils par an d’ici 2017. D’ailleurs, un récent rapport d’IMS Research indique que le marché des objets connectés génère déjà 2 milliards de dollars par an, et représentera plus de 6 milliards de dollars par an d’ici 2016. Le marché des technologies de santé connectée devrait à lui seul dépasser 2,9 milliards de dollars par an d’ici 2016.

Le dépistage, la prévention et la prise en charge des maladies (en particulier chroniques) sont critiques et le challenge de maîtriser ces coûts ira croissant dans les années à venir. Ces pressions de l’environnement vont permettre d’accélérer le développement de la promotion et de l’adoption des innovations du Quantified Self. L’intégration de ces technologies disruptives va fortement participer à modifier le secteur de la santé et l’on observera certainement une réorientation des dépenses de santé afin de mieux diagnostiquer, prévenir et prendre en charge ces pathologies.

Disruption en cours. L’exemple de Scanadu.

Une entreprise montre le chemin de l’avenir du Quantified Self et compte bien transformer nos habitudes en terme de gestion et d’auto-mesure de notre santé. Scanadu, une start-up américaine, présente sa vision de la santé au travers de produits qu’elle développe et va mettre sur le marché dans les mois ou années à venir. Au-delà des produits innovants qu’elle présente, on peut également percevoir le potentiel disruptif de ce type de technologie et imaginer l’impact pour les acteurs actuels, qu’ils soient assureurs, industriels ou encore professionnels de santé.

Le Quantified Self ouvre donc des opportunités majeures pour le secteur de la santé mais des freins demeurent du fait d’un business modèle encore incertain pour certaines applications ainsi que des problématiques liées à la réglementation et à la gestion des données personnelles de santé. Cependant, le dynamisme, l’innovation des nouveaux acteurs ainsi que la pression des défis économiques liés à la santé vont certainement constituer un terreau fertile au développement de ces technologies qui vont transformer le paysage actuel du secteur de la santé.

Thibaud Guymard
Digital Health Marketing Manager
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