La désinformation en santé est un phénomène alarmant qui n’a cessé de croître avec l’essor des réseaux sociaux et des…
Une grande majorité des Français s’accorde à dire que la politique de santé doit être un élément majeur de la campagne des présidentielles.[1] Plus d’un Français sur 2 place d’ailleurs la santé au cœur de son choix électoral.[2]
Cependant, 3 Français sur 4 pensent que la santé est la grande absente des débats politiques et électoraux en France…[3]
Les enjeux de la transformation de notre système de santé sont pourtant importants : améliorer la prise en charge des patients et le parcours de soins, anticiper des épidémies, garantir l’équité des soins
Relever les enjeux des révolutions de santé
Des initiatives se mettent donc en place afin d’engager les candidats à la présidentielle à dévoiler leur programme santé.
On peut évoquer l’initiative du LEEM qui propose un comparateur de programmes de santé des candidats déclarés à la présidentielle de 2017 ou à la primaire de leur parti.
Pour le LEEM, il faut faire face aujourd’hui à 4 grandes révolutions autour de la santé : révolution des thérapies à la fois scientifiques, technologiques et numériques, révolution de l’accès et du financement pour pouvoir assurer l’intégration de l’innovation, révolution des comportements avec un patient plus exigeant plus expert, plus participatif et un révolution de l’organisation des soins, en réseau à distance, à domicile…[4]
Autre initiative, le manifeste du Collectif Santé 2017 intitulé « Faisons de la santé un enjeu démocratique » (www.collectifsante2017.fr et sur les réseaux sociaux via le hashtag #CollectifSante2017).
Le collectif Santé regroupant des représentants des patients, des médecins libéraux, de l’hospitalisation à domicile, de l’hospitalisation privée…demande aux candidats à la présidentielle de « prendre position » dans sept domaines dont l’accès aux soins, la place des acteurs de santé, le financement du système de santé, les actions de prévention, l’innovation…[5]
Les acteurs de la protection sociale multiplient aussi les initiatives pour mettre la santé et la protection sociale au cœur des débats électoraux avec « Le Lab Social », une plateforme participative et citoyenne lancée par le groupe de protection sociale Humanis, ou encore tout récemment « Place de la Santé » de la Fédération nationale de la Mutualité Française (FNMF).
L’e-santé, comme levier pour une meilleure efficience du système de soins
En parallèle, 7 Français sur 10 considèrent l’e-santé comme un moyen efficace pour améliorer le système de santé.[6] Intelligence artificielle, données de santé, télémédecine… les innovations vont dans les années à venir modifier le paysage santé de la France et bouleverser les modalités de prise en charge des patients.
L’utilisation plus fréquente de la santé 2.0 dans la pratique médicale est d’ailleurs plébiscitée par les Français que cela se manifeste par l’emploi du Big Data anonymisé pour favoriser le dépistage et la prévention pour 72 % d’entre eux, ou par l’usage plus régulier des nouvelles technologies dans le suivi médical (télémédecine, téléconsultation…), pour 65 % des sondés.[7]
Pour participer à l’efficience du système de soins, l’e-santé doit cependant être encadrée et les pouvoirs publics ont un rôle crucial à mener pour contribuer à l’innovation et en réguler ses impacts : prise en charge, cadre organisationnelle et administratif, sécurisation des données…
Marisol Touraine a présenté en juillet dernier la « stratégie nationale e-santé 2020 » élaborée par l’exécutif afin d' »accompagner les acteurs du système de soins dans le virage numérique ».
Cette stratégie vise à développer la médecine connectée à travers un plan « big data » en santé, encourager la co-innovation entre professionnels de santé, citoyens et acteurs économiques par le lancement d’appels à projets dédiés à l’e-santé ou le développement de living labs afin d’imaginer, en lien direct avec les utilisateurs, la médecine de demain ; simplifier les démarches administratives des patients et outiller la démocratie sanitaire à l’aide d’une plateforme numérique facilitant la consultation et la participation des usagers ; renforcer la sécurité des systèmes d’information en santé grâce à un plan d’action dédié.[8]
Pour autant la mobilisation des candidats à la présidentielle 2017 sera primordiale afin de garantir voire accélérer sa mise en œuvre, et construire la médecine de demain.
Le Catel 2016, qui fait partie du comité national stratégique qui vient de se mettre en place a réuni début octobre les acteurs de l’e-santé à l’occasion de Catel Paris 2016 « pour que le sujet prenne sa place dans le débat présidentiel en cours ». Plutôt confiant en l’avenir, il a rappelé que la plupart des actions menées en e-santé ont fait la preuve de leur efficience, et qu’une plus grande réactivité des pouvoirs publics est cependant attendue face aux changements induits par le développement de l’e-santé.[9]
« Pour que l’e-santé fasse partie du débat en 2017, le sujet ne doit pas être cantonné au champ technologique pour faire de la santé et du numérique une question plus sociale et sociétale. » pour Pierre Traineau, Directeur Général du Catel.
L’e-santé aura–t-elle sa place dans les programmes santé des candidats aux présidentielles 2017 ?
François Fillon, qui représentera officiellement la droite à la présidentielle, fait de l’e-santé un des axes forts de son programme santé. Selon lui, « Il faut développer le numérique dans le domaine de la santé (télésanté, télémédecine, dossier médical personnel partagé, prescriptions, échanges de données médicales) et la mise en place d’une politique ambitieuse d’open data et d’applications pour une “santé connectée” qui permettront à l’ensemble des acteurs publics et privés du système de santé de mieux se coordonner, de cibler leurs actions et d’en maîtriser les dépenses. C’est aussi indispensable pour fournir au patient une information simple pour l’aider à s’orienter au mieux de ses intérêts dans le système de santé.»[10]
Parmi les autres candidats ayant dévoilé leur programme, on peut citer Rama Yade qui souhaite de son côté développer l’e-santé (télémédecine, cabinets connectés), qu’elle considère à la fois propice à une médecine de proximité et à une réduction des dépenses de santé…
Les programmes santé des différents candidats en lice sont à veiller… Lequel pourra mieux accompagner la transition vers la médecine du XXIème siècle ?
L’e-santé ne peut être decorrélée de la santé, de la médecine qui devient à la fois prédictive, préventive, personnalisée et participative…
Affaire à suivre…
Gaëlle RYOUQ
Directrice de Clientèle / Account Director Wellcom
@gaelle_ryouq
[1] http://www.lesml.org/fr/12-actualites-du-sml.php?actu=3499-presidentielle-2017-69-des-francais-estiment-que-la-sante-doit-etre-un-element-majeur-de-la-campagne-
[2] http://www.odoxa.fr/la-place-de-la-sante-dans-le-debat-public-et-electoral-une-grande-absente-alors-quelle-constitue-une-priorite-majeure/
[3] http://www.odoxa.fr/la-place-de-la-sante-dans-le-debat-public-et-electoral-une-grande-absente-alors-quelle-constitue-une-priorite-majeure/
[4] http://www.lasantecandidate.fr/
[5] http://www.collectifsante2017.fr/
[6] https://www2.deloitte.com/fr/fr/pages/presse/2016/les-francais-face-au-tournant-de-la-e-sante-7-francais-sur-10-la-considerent-comme-un-moyen-efficace-pour-ameliorer-le-systeme-de-sante.html
[7] http://www.opinion-way.com/pdf/sml_-_la_sante_dans_les_enjeux_presidentiels_-_aout_2016.pdf
[8] http://social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/strategie_e-sante_2020.pdf
[9] http://www.ticsante.com/E-sante-le-Catel-partage-sa-confiance-en-l-avenir-et-entend-profiter-du-calendrier-politique-NS_3230.html
[10] https://www.fillon2017.fr/wp-content/themes/gravida/images/pdf/PDF-VERS-UN-SYSTE%C3%8CME-DE-SANTE%C3%AC-FONDE%C3%AC-SUR-LA-LIBERTE%C3%AC-ET-LA-RESPONSABILITE%C3%AC2.pdf