La désinformation en santé est un phénomène alarmant qui n’a cessé de croître avec l’essor des réseaux sociaux et des…
Les fans de Star War ne seront pas sans remarquer la référence à ce qui correspond aux épisodes 3 et 4 de l’adaptation cinématographique avec pour thème principal : la guerre des clones.
EPISODE 3 : « L’attaque des clones » et le 4 : « La revanche des siths » Deux épisodes que je transformerais en deux parties pour ma guerre des clouds:
- EPISODE 1 : l’attaque des clouds
- EPISODE 2 : La revanche d’Healthkit
PS : vous pouvez aussi voir une référence à Jean Giraudoux et La guerre de troie n’aura pas lieu…
EPISODE 1
E-santé : l’attaque des clouds
Voilà longtemps que tout le monde attendait que la e-santé prenne forme.. Trop lent, trop compliqué, trop abstrait…
Difficile de savoir par quel bout prendre ce sujet regroupant un grand nombre d’activités parfois très différentes.
Le consensus semble pourtant se faire sur la gestion des data – BIG bien sur mais aussi sensibles.
Sur la big data c’est une évidence.
Une révolution aussi importante qu’internet.
Une question de vie ou de mort pour les entreprises.
C’est le résultat de l’étude que vient de publier Accenture « Big success for big data ».
La vie des entreprises, le marketing mais aussi la gestion de la santé de demain.. tout ne sera bientôt que big data.
De l’enjeu des données publiques
L’enjeu sur les données publiques est majeur.
Priorité de l’administration Obama dès son élection avec la notion d’ »open governement », les USA sont précurseurs en santé avec la FDA qui a ouvert son site « Open FDA » récemment.
Tous les pays ouvrent peu à peu leurs données et la France n’est pas en reste avec le site Data.gouv.fr qui ouvre au public certaines données administratives y compris en santé.
Mais les détracteurs trouvent cette ouverture trop lente, trop compliquée et trop limitée et se regroupent en associations, soit autour de collectivités comme dans « Open data France » ou sur la question spécifique des données de santé avec « Open data santé ».
Cette question sur l’open data en France vient de connaitre un tournant ce 17 septembre avec la publication au Journal Officiel du décret instituant un poste d’administrateur général des données.
Celui-ci aura pour rôle de superviser et d’améliorer l’utilisation des données par l’administration et ses opérateurs.
A suivre donc…
44 000 milliards de giga octets venant des objets connectés
Ce seront quelques 80 milliards d’objets connectés d’ici 2020 (Idate) qui devraient peser 44 000 milliards de Giga octets de données à stocker selon le dernier baromètre « Digital universe study » d’EMC… outrepassant ainsi les capacités de stockage qui sont mises en place.
Pour la santé le problème est flagrant.
Cette déferlante de montres connectées et autres traqueurs d’activités et de signes vitaux implique un traitement particulier de ces données.
Pour réglementer le marché bien entendu. C’est ce à quoi veut contribuer notamment la CNIL et je vous invite à lire leur dernier cahier sur le sujet : Le corps, nouvel objet connecté.
Pour développer et pérenniser les usages ensuite.
« Décembre sous les sapins, Avril sur le bon coin » écrivait Mathieu Cohen dans une précédente Tribune du club digital…les études le montrent, le taux d’abandon du quantifiedself est important si il ne rentre pas dans une démarche pertinente.
Seules des solutions ciblées avec des objectifs précis peuvent tenir dans le temps et trouver leur modèle économique et atteindre leurs utilisateurs.
C’est désormais le cas et c’est confirmé par la dernière étude de Gartner, intéressante à ce sujet, qui place l’activité « mobile health monitoring » à la fin de la courbe de désillusion et au début du plateau de productivité.
Des solutions de plus en plus en plus pertinentes apparaissent et de nombreux acteurs se lancent désormais.
Pour collecter et agréger ces données. La révolution est là.
Dans toutes ces plateformes qui se multiplient pour collecter les données que ce soit auprès du grand public ou des acteurs de santé.
Google fit, Healthkit, Sami ou plus près de nous Umanlife… autant de sociétés qui vont accompagner et façonner les usages d’un utilisateur qui veut stocker et visualiser ses données dans un même environnement et bénéficier de conseils adaptés.
Umanlife en a d’ailleurs fait son cheval de bataille depuis le début :
« pourquoi gérer son argent sur le web et pas son capital le plus précieux qui est la santé ».
Je ne crois pas qu’une seule banque ait une interface ou vos comptes soient tous séparés et qu’il n’y ait pas une vision consolidée de votre argent….
Il doit en être de même pour la santé.
Si il est vrai que la sédentarité ou une mauvaise hygiène de vie a des impacts sur votre état cardiovasculaire, l’inverse est vrai aussi.
La même dynamique est vraie aussi dans le milieu médical ou des acteurs essayent de préempter le marcher des EHR ou EMR. (Electronic Health , ou Electronic Medical Record)
Puis a terme on peut envisager des plateformes qui regroupent à la fois les données médicales et les données personnelles.
C’est le cas par exemple avec VALIDC qui vient d’être désignée par Frost & Sullivan comme la plateforme d’interopérabilité de santé mobile qui apporte le plus de valeurs à ses clients.
La bataille pour gérer les données de santé est donc lancée…multiplication des plateformes, des acteurs et des solutions. Mais il y en a un qui est bien décidé à dominer ce marché…et il a les moyens de ses ambitions….
EPISODE 2
E santé : La revanche d’Healthkit
Aujourd hui , Jeudi 18 septembre..arrivée de l’Iphone 6 en France.. IOS8 est lancé et Healthkit va envahir les terminaux de 700 millions d’utilisateurs de produits Apple à travers le monde.
Même si Samsung s’amuse à travers ses publicités à se moquer du lancement de l’Iphone 6, les observateurs sont nombreux pour constater que Apple ne lance pas des produits mais de nouveaux écosystèmes et usages.
Avec le premier Iphone, Apple avait créé tout un écosystème qui lui a permis de dominer pendant longtemps la planète mobile.
Aujourd’hui il révolutionne les payements avec PAY et la santé avec Healthkit.
Le partenariat avec la Mayo clinic a été l’une des premières grandes annonces du lancement d’Healthkit.
Mayo Clinic, l’une des grandes références américaine en matière de santé sur le web et sur les média sociaux tant pour les professionnels de santé que pour les patients.
Je vous laisse découvrir ce que le CEO de la Mayo Clinic a déclaré sur le lancement d’Healthkit et son partenariat avec Apple.
Le second grand partenariat concerne EPIC.
EPIC est un éditeur de logiciels pour les groupes médicaux et hospitaliers ou les réseaux de soins.
EPIC a aussi une application MyChart qui permet aux patients de collecter et partager eux même leurs données avec les professionnels de santé.
EPIC, plateforme client/serveur connaît un développement extrêmement rapide qui repose sur sa solide capacité d’installation.
Si rapide qu’en Juin dernier un post a été publié avec le titre suivant : « Est ce qu’une société est en train de mettre la main sur le marché des dossiers médicaux ?»,.
Mais de nombreuses sources ont mentionné aussi des discussions entre Apple et d’autres acteurs y compris les assureurs.
En effet la place et la prise en charge de la prévention sont beaucoup plus valorisées aux Etats-Unis et la volonté d’Apple avec Healthkit est d’être la solution « tout en Un » pour les données de santé et de bien être.
Enfin, la boucle est bouclée avec l’annonce cette semaine du démarrage de deux essais cliniques avec Healthkit menés par le Stanford University Hospital sur le suivi glycémique d’enfants souffrants de Diabète de Type 1 et l’autre mené par Duke University pour suivre les données (Poids, tensions,..) de patients atteints de cancer ou de maladies cardiaques.
Seule ombre au tableau, mais pas des des moindre, l’annonce soudaine par Apple, quelques semaines avant le lancement d’Healthkit, de l’interdiction faite aux développeurs d’apps sur Healthkit de stocker les données sur iCloud.
De même il est stipulé que les apps ne doivent pas transmettre les données à d’autres applications tiers sans le consentement de l’utilisateur ni les utiliser à des fins publicitaires.
Officiellement le refus de stocker les données sur l’icloud est dû à la réglementation de certains pays, comme la France, qui nécessite d’avoir un hébergement agréé « santé » pour stocker ces informations.
Officieusement, les récents piratages de données ne doivent pas être sans rapport avec cette décision.
Piratage de l’iCloud et des photos d’une centaine de célébrités.
Mais aussi le piratage il y a quelques mois par un hacker chinois des données de plus de 4,5 millions de patients sensées être protégées niveau HIPAA « données de santé » sur les serveurs d’hopitaux.
Il y aurait aux USA depuis début 2014 une augmentation de plus de 600% du nombre d’attaques sur les systèmes d’information hospitaliers.
La guerre des clouds aura donc bien lieu…et ça risque de ne pas toujours être très joli.
Lionel REICHARDT / Le Pharmageek