La désinformation en santé est un phénomène alarmant qui n’a cessé de croître avec l’essor des réseaux sociaux et des…
Un peu plus d’un an après la promulgation de la loi autorisant la vente de plus de 3 500 médicaments en «accès direct» sans ordonnance, la vente en ligne peine à s’imposer en France. A quand le décollage ?
Un cadre bien défini
Depuis le 2 janvier 2013, les pharmaciens établis en France, titulaires d’une pharmacie d’officine ou gérants d’une pharmacie mutualiste ou d’une pharmacie de secours minière, peuvent vendre des médicaments sur Internet.
Cette pratique est encadrée par le code de la santé publique (articles L. 5125-33 et suivants, et R. 5125-70 et suivants du CSP). Les bonnes pratiques de dispensation des médicaments par voie électronique sont définies en annexe de l’arrêté du 20 juin 2013, paru au journal officiel du 23 juin 2013, qui entre en vigueur le 12 juillet 2013.
En France, les médicaments qui peuvent être commercialisés en ligne sont les médicaments non soumis à prescription obligatoire, c’est-à-dire qui peuvent être obtenus sans ordonnance. Il est interdit de vendre par Internet des médicaments soumis à prescription obligatoire, ainsi que l’a rappelé le Conseil d’Etat dans son arrêt du 17 juillet 2013.
Une offre en ligne réduite
Les ventes de produits d’automédication sur Internet peinent à décoller en France. En effet, un an après son autorisation, le commerce de médicaments sur Internet représente moins de 0,1 % du marché de l’automédication global, selon Celtipharm.
Une des raisons de ce décollage poussif est l’offre limitée mise à disposition. Face aux 22 000 pharmacies de l’Hexagone, le site officiel du Ministère de la Santé récence moins de 130 sites adossés à des officines.
Cette offre limitée s’explique par différents facteurs :
- la complexité administrative avec notamment la demande par les Agences Régionales que l’hébergeur des données de santé ait un agrément spécifique pour les pharmacies d’officine, bien que ne figurant pas dans le décret d’application
- le coût : un site revient au pharmacien à environ 15.000 euros en ajoutant l’hébergement sur un site agréé pour les données de santé (250 à 500 euros) et la création de postes pour gérer cette activité
- la réticence des instances professionnelles (Conseil de l’Ordre et syndicats) et du Ministère de la Santé qui mettent en avant les risques de contrefaçon ou de surconsommation plutôt que de parler des avantages et bénéfices de la vente en ligne
- la méconnaissance par les pharmaciens du commerce en ligne : référencement, promotion, offre de services…
Un peu plus de 10% des français achètent des médicaments en ligne
Selon une enquête Ifop, dont les résultats ont été dévoilés début avril, seul 13% des français utilisent Internet pour l’achat de médicaments en ligne. A noter que cette pratique est surtout utilisée par les catégories socio-professionnelles supérieures (18%), les résidents de la région parisienne (17%) ou les familles avec enfant (17%).
Cette étude démontre que les français ont du mal à franchir le cap alors qu’ils sont 97% à affirmer avoir recours à l’automédication. Parmi les évolutions demandées au cours de cette étude : la vente de médicaments sous ordonnance (35%) et commande en ligne par l’intermédiaire du médecin (34%).
Doctipharma : nouvel élan pour les e-pharmacies ?
Différents acteurs se sont positionnés pour accompagner les pharmaciens dans ce virage numérique. Les groupements de pharmaciens sont bien évidemment présents sur ce marché avec par exemple Mapharmacieservices.com du Groupe PHR mais également des places de marché comme 1001Pharmacies.com ou des plateformes de services aux officines comme Pharminfo.fr.
Depuis la fin mars un nouvel acteur est entré sur ce marché : Doctissimo (groupe Lagardère) avec le lancement de la e-pharmacie Doctipharma dont l’objectif est de détenir 10% de parts de marché d’ici cinq ans.
Cette plateforme rassemble des sites de pharmaciens et propose une offre clé en main pour accompagner les officinaux dans la vente en ligne et les démarches administratives pour obtenir tous les agréments. Doctipharma ne fait pas de vente directe.
L’arrivée de cette « locomotive » donnera peut être un nouvel élan à la vente de médicament en ligne en proposant une offre structurée aux pharmaciens.
Affaire à suivre…
Rémy Teston
Digital Health Marketing Manager
Buzz e-santé
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